Trois ans après l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête du groupe, Carrefour est de nouveau à l’offensive. Les ventes du distributeur ont progressé de 7,8% l’année dernière, à 78,6 milliards d’euros, une première depuis plus de 20 ans. Le résultat opérationnel courant, l’indicateur de référence du secteur, grimpe de 16,4%. Ces bons résultats permettent à Carrefour de s’engager à dégager un milliard d’euros de cash flow libre chaque année, tout en maintenant ses investissements entre 1,5 et 1,7 milliards d’euros par an. Cette génération de cash flow permettra à Carrefour de normaliser sa politique de dividendes, et de réaliser des opérations de fusions-acquisition…

Bonne nouvelle ?  Pas vraiment. Bien au contraire !

Malgré ces marges plus qu’honorables, ni les salariés ni les clients ne profitent de ces chiffres, pourtant à priori plus que satisfaisants.

En effet, comme la délégation de la section PCF du 15ème a pu le constater en se rendant auprès des grévistes (soutenu.e.s par l’intersyndicale CGT-CFDT) du magasin Grand Littoral, il est clair que les seuls bénéficiaires demeurent les actionnaires auxquels de larges dividendes ont été versés au détriment des salariés.

L’enseigne de Carrefour Grand littoral a supprimé (depuis 2019), malgré les bénéfices engrangés, 104 emplois. Elle envisage une suppression de 50 emplois supplémentaires et un non renouvellement de plusieurs contrats de professionnalisation (les renforts du 1er confinement, notamment, merci et au revoir, les premiers de corvée !!!).  De plus, la direction impose aux 442 salariés d’avoir le même rendement que lorsqu’ils étaient 546 ! Et tout ça malgré les 1,3 milliards d’euros de bénéfices en 2019 (gagnés grâce aux travailleurs).

 

Les révélations faites par les salariés au sujet de la répression patronale : menaces, intimidations et attitude plus que limite au niveau sécurité/gestes barrières, matériel de protection insuffisant (pas de masques fournis par l’entreprise !)… au plus fort de la crise sanitaire ainsi que les primes dérisoires variant entre 2 et 10 euros (incroyable en matière de cynisme !) ne peuvent que nous conforter à  appuyer cette grève plus que légitime.

Les salarié.e.s de Carrefour Grand Littoral doivent pouvoir compter sur le soutien des client.e.s et habitant.e.s des quartiers nord.

Cette entreprise (parmi tant d’autres, malheureusement) n’est que le reflet le plus odieux et inhumain d’un capitalisme totalement débridé et appuyé par le gouvernement pour continuer à exploiter le travail et à détruire les acquis sociaux.

Nous ne pouvons ni ne devons tolérer de telles pratiques patronales dont la seule visée est le profit d’actionnaires dont les dividendes ne font que faire grossir une économie spéculative de plus en plus éloignée de l’économie réelle au détriment des travailleurs qui produisent la vrai richesse.

Et quand ces pratiques se conjuguent avec une volonté réelle de revenir comme avant 1945 ou 1936, où le capitalisme était roi, cela devient tout à fait inacceptable !

Solidarité totale aux grévistes de Carrefour Grand Littoral