Vœux section PCF Marseille 15
Intervention de Joël Dutto, secrétaire de section
Mesdames, messiers les représentant-e-s associatifs, syndicaux et politiques, mesdames, messieurs, cher-e-s ami-es- et camarades, permettez moi, au nom des communistes et de M. Jean Marc Coppola Conseiller municipal de Marseille présent à mes cotés, de vous remercier d’avoir répondu à notre invitation pour la présentation de nos vœux. Nous savons que dans cette période ces rencontres sont nombreuses et d’ailleurs ce soir d’autres organisations présentent leurs vœux à Marseille.
Si les un et les autres, avons, en ce début d’année 2019 les yeux tournés vers l’avenir, nous ne pouvons faire l’économie de bien mesurer dans quelle condition sociale et politique note pays se trouve. Je serai tenté de dire, dans la poursuite des importants mouvements sociaux qui ont marqué le dernier trimestre de 2018.
Samedi dernier la tenue de l’acte X des Gilets Jaunes a illustré la profondeur du mécontentement qui existe dans le pays. Ce mouvement, débuté il y a 10 semaines, secoue tout le monde, tout les partis traditionnels et le mouvement syndical. Mais en même temps, ses revendications sont en large partie celles que portaient, depuis des années, les communistes, mais aussi d’autres organisations, notamment syndicales parmi lesquelles la CGT. Si l’augmentation des taxes sur les carburants a été la goutte d’eau qui a fait débordé le vase, c’est bien parce que le vase était plein. Plein d’injustice accumulées, certes depuis le début du quinquennat de Macron, mais également avec les gouvernements précédents. Il y aurait beaucoup à dire sur celui de François Hollande, qui dans sa campagne déclarait « Mon ennemie c’est la finance » et pas plutôt élu, pliait sans combattre, devant les exigences de celle-ci. Il a été l’acteur principal d’un quinquennat de renoncement, et de désillusions pour celles et ceux qui avait placé en lui l’espoir d’un véritable changement après l’ère Sarkozy.
Macron a été élu certes, mais sans l’adhésion des françaises et français à son programme. En recueillant 25 % des voix au premier tour il est loin d’avoir créer l’enthousiasme. 75 % de nos concitoyens n’en voulaient pas, alors lorsqu’il claironne qu’il met en oeuvre les réformes que les français ont voulu, il ment. Il s’invente une vision d’une France acquise au libéralisme, au capitalisme, au chacun pour soi et au libre cours au profit roi avec en prime le mépris et l’arrogance.
Et bien le mouvement de ces derniers mois lui ramène les pieds sur terre, en tout cas, il faut l’espérer.
Ce mouvement porte non seulement le rejet d’une politique qui pressure les gens mais il exprime beaucoup d’autres attentes, par exemple la restauration de l’ISF, l’augmentation du pouvoir d’achat, non pas avec des mesures du type prime d’activité, mais par l’augmentation, entre autre, du SMIC, l’abandon de la CSG sur les retraites, l’aspiration à une présence renforcé des services publics en particulier dans les zones rurales.
En même temps il y a une forte envie de débattre, de se questionner sur comment sortir des politiques qui tournent le dos à l’intérêt des gens.
Il y a une volonté de décider des choix, d’être associé à l’élaboration des projets, en fait à être reconnu comme citoyens conscients et responsables.
Certes il y a aussi le rejet des partis politiques ou des syndicats, nous pouvons comprendre ces réactions au regard des expériences de ces 20 dernières années, mais les communistes refusent d’être assimilés au « tous pareils ». Non, nous ne sommes pas tous pareils et si nous n’avons pas été entendus lorsqu’il l’aurait fallu, il n’en demeure pas moins que le PCF, ces militant-e-s et ses élu-es n’ont eu de cesse que de combattre les injustices, le système capitaliste qui broie hommes et femmes, pollue la planète et permet à quelques uns d’accumuler une richesse indécente.
Les Gilets Jaunes ne sont pas les seuls à exprimer colère et exaspération, à l’initiative de la CGT des mouvements ce développent dans le pays, dans les entreprises, à l’exemple des salariées de la Centrale Thermique de Gardanne qui en sont à leur 37 me jours de grève pour réclamer un moratoire sur la fermeture programmée de la Centrale ou 1 000 emplois sont en jeu.
Dans les cantines scolaires à Marseille les agents luttent pour un meilleur service rendu aux élèves, conte la précarité et pour l’emploi, les avocats protestent contre la réforme de la justice qui va éloigner un peu plus les justiciables des lieux de décision, les enseignants qui ont lancée le mouvement les « stylos rouges » réclament les moyens pour une école moderne. A l’appel de l’intersyndicale les enseignant-e-s étaient aujourd’hui dans la rue pour protester contre la réforme du Bac, ParcoursSup, la faiblesse des dotations budgétaires, et les 2450 suppressions de postes programmés au plan national.
Face à ces mécontentements le Président Macron répond par le lancement d’un débat national censé redonner la parole aux gens. Mais les questions posées sont biaisées, on ne parle pas de l’augmentation du SMIC, de la suppression de la CSG ou du rétablissement de l’ISF. Il n’y a rien qui permettra d’entendre la détresse des plus démunis, des salariés ou retraités pauvres. On ouvre des pistes vers de nouvelles attaques contre les droits sociaux, le statuts des fonctionnaires, la diminution du nombre de député-es, comme si le fait d’avoir des circonscription électorales deux fois plus grandes aller favoriser le rapprochement des élu-es et des citoyens, rien également sur le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) soutenu par 77 % des français.
En parallèle le gouvernement s’est engagé, avec son projet de loi « anticasseurs » dans une dérive dangereuse sur le plan des libertés individuelles et collectives. La répression contre les Gilets Jaunes a été féroce, des milliers de blessées et d’arrestations marquent ce mouvement. Si les violences des casseurs et pilleurs sont condamnables, cela est le fait d’une minorité et ne justifie en rien cette répression de masse. Les médias font leurs choux gras avec ces violences urbaines, mais sont silencieux sur la violence sociale, celle qui est sournoise, frappe les plus fragile, et plonge celles et ceux qui en sont victimes dans le désespoir.
Alors oui il faut que se prolongent et s’amplifient ces mouvements car rien, quelques soient les époques, n’a été obtenus sans luttes.
La CGT pour sa part appelle à la mobilisation à l’exemple du 26 janvier prochain avec un RV à 14h 30 sur le Vieux Port.
Pour gagner il faut la convergence des luttes, sans quoi la désillusion sera une nouvelle fois au rendez vous.
Les moyens existent dans notre pays pour répondre aux besoins humains.
Lorsque nous le disions, et ce n’est pas d’aujourd’hui, que n’avons nous pas entendu ; « c’est la crise », « si on taxe les riches ils vont partir » et beaucoup d’autres balivernes de ce genre relayés par les médias, les réseaux sociaux et j’en passe. Mais que révèle le rapport que l’OGN OXFAM vient de publier ?
Une concentration inédite d’argent dans les mains de quelques-uns et l’échec des moyens de redistribution. La théorie des premiers de cordée, chère à Macron, selon laquelle il ne faudrait pas taxer les riches pour que se fasse le ruissellement ne tient pas la route face à la réalité.
Dans le monde, les 26 plus gros milliardaires possédaient en 2018 autant que 3, 8 milliards de personnes les plus pauvres, soit la moitié de l’humanité. En fait de ruissèlement ces milliardaires pleurent sans cesse misère demandent des exonérations de cotisations sociales, licencient à tour de bras, et cerise sur le gâteau pratiquent l’évasion fiscale à l’échelle industrielle.
L’impôt, au cœur des financements des services publics ne joue plus sont rôle tel que défini suivant le principe « chacun participe au fonctionnement de la société proportionnellement à ses revenus. »
En France les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont explosé, 92 milliards + 21, 3% en 2018 et avec eux le montant des dividendes versés à leurs actionnaires. Ces bénéfices viennent s’ajouter aux 91, 9 milliards réalisés en 2017.
Alors oui il est possible de faire autrement, il est possible de mener une autre politique, mais cela nécessite une claire conscience de la nature des problèmes posés et des moyens pour y répondre. La question de l’alternative politique est posée, les communistes ont l’ambition de travailler à la rendre réelle.
Dans ce sens les élections européennes du 26 mai prochain auront une grande importance. La question posée n’est pas celle de la démission de Macron mais celle de quelle Europe avons nous besoin. On entend par ci par la l’idée du « Frexit » pour, à l’image des Anglais, sortir de l‘Union, mais est que cela nous ferait sortir du capitalisme, à l’évidence NON, or le problème est la.
Les politiques libérales menées par l’Union Européennes ne sont en réalité que celles décidées par les chefs de gouvernements de chaque pays. Il est plus facile de déclamer c’est la faute à l’Europe que de dire à ses concitoyens « J’ai choisi cette politique et j’en suis responsable ».
Les partisans de la sortie, à l’image du RN de Marine Le Pen ne veulent pas s’attaquer à la finance, ils ne veulent pas non plus de l’augmentation du SMIC ou de nouveaux droits pour les travailleurs, ils refusent de taxer le capital à la source pour une plus grande justice fiscale.
Les communistes porteront durant cette campagne des européennes une autre vision de l’Europe, une Europe de coopération et de progrès social pour tous. Une Europe de fraternité, solidaire, d’où serait banni le dumping social. Leur chef de file Ian Brossat a d’ore et déjà engagé cette campagne avec dynamique, il sera à Marseille le 5 février prochain aux Docks du Sud à 18h 30.
Marseille sera la ville du lancement national de cette campagne et de présentation de la liste menée par le PCF.
Elle sera composée de communistes et non communistes, de gilets jaunes, blouses blanches et bleues, de salarié-es du public et du privé, de jeunes et de la diversité. Ce sera la seule liste à présenter une ouvrière en position éligible au Parlement Européen, avec Marie Hélène Bourlard, syndicaliste ouvrière, figure du film « Merci patron »
Nous vous invitons à faire de ce meeting un grand moment de rencontre politique. Si Marseille ouvre le bal, ce n’est pas un hasard. Ville singulière ou la grande richesse n’a d’égale que l’extrême pauvreté qui y est installée en profondeur. Les inégalités sociales, économiques, écologiques n’ont cessé de croitre durant le mandat de Jean Claude Gaudin et sa majorité de droite.
Le drame de la rue d’Aubagne ou 8 personnes ont perdu la vie illustre les effets néfastes d’une politique municipale ségrégative en matière de logement et d’accès aux services.
Le logement indigne atteint des proportions exponentielles dans le centre ville mais également dans les quartiers nord, à l’exemple de la Cabucelle, Oddo, Arenc, Crottes, Poudrette et j’en passe. La Ville a sacrifié sciemment des populations parce qu’elle n’en veut plus dans le centre ville. Les pauvres, ça fait tache lorsque on a l’ambition de rivaliser avec des villes de la Côte d’Azur.
Ce ne sont pas les pluies qui sont responsables de ce drame mais les choix fait au Conseil municipal, à la Communauté Urbaine, en son temps, par des élu-es qui aujourd’hui se disent attristés, au passage certain d’entre eux sont propriétaire de ces logements indignes. Privilégier les opérations des promoteurs immobiliers privés au détriment de celles ayant pour objectif la production de logements sociaux, a laissé la porte ouverte aux marchand de sommeil qui prennent en otage les marseillais qui ne peuvent accéder à la propriété. Les communistes et leurs élu-es ont fait 7 propositions pour des mesures d’urgence et empêcher de nouveaux drames, ils invitent les Marseillais à s’en saisir.
En 2019 les communistes du 15 em ard ont l’ambition d’amplifier leur engagement au service des salariés et habitants de ces quartiers, ils seront en première ligne pour poursuivre les initiatives engagées afin de mettre un terme au démantèlement de l’Hôpital nord amputé de nombre de services à l’image de la suppression du service de réanimation natale à la maternité. Il en sera de même concernant la bataille pour le prolongement du métro jusqu’à l’hôpital nord ou de l’alerte et des initiatives qui seront prises pour agir contre le fléau que constitue le trafic de drogue dans les cités.
Face aux différents enjeux, aux complexités des problèmes posés, le rôle des médias devrait être de contribuer à ce que les Français accèdent à une information pluraliste. Mais la réalité est tout autre, chacun peut le constater, la parole du PCF dans les médias est rare, ces initiatives, prises de positions, propositions passées sous silence, ce parti prit marque à la fois la crainte que le PCF regagne en audience, mais également un traitement inégalitaire de l’information et de la liberté d’expression.
Certes dans notre région le quotidien La Marseillaise, joue un rôle important dans cette pluralité, mais cela est fragile est pas suffisant.
Si note ambition n’est pas de nous substituer à ces médias, nous avons fait le choix en 2018 d’édité le bulletin « 15 Infos » trimestriel tiré à 25 000 ex. Il est un outil d’information et de dialogue avec les habitants.
En 2019 nous allons continuer et aller plus loin avec le lancement ce soir du site « PCF Marseille15 ».
Il prolongera notre bulletin et sera un moyen moderne à disposition de celles et ceux qui souhaitent connaître nos propositions, être informé sur des problématiques qui touchent à nos quartiers et sera un outil pour les luttes.
Il abordera à la fois des questions qui touchent aux politiques locales, nationales et internationales.
Dans ce domaine nous formulons le vœu que partout dans le monde la diplomatie, le règlement politique et le dialogue prennent le pas sur la violence, la guerre, les atteintes aux droits humains et aux liberté fondamentales.
Malheureusement dans trop de pays, des peuples sont soumis à des dictatures, à l’exemple de la Turquie ou son président Recep Tayyip Erdogan est obsédé par l’élimination du peuple kurde. Des milliers de prisonniers politiques sont à dénombrer, journalistes, syndicalistes, élu-es, aucune composante de la société turque n’échappe à la répression. Aujourd’hui la députée kurde Leyla Gülven en est à son 78 jour de grève de la faim pour protester contre les mesures d’isolement qui frappent le leader Kurde Abdullah Öcalan emprisonné dans l’ile d’Imrali. Son état de santé s’est détérioré au point ou elle a perdu la vue et sombré dans le coma.
Erdogan affiche sa prétention d’envahir le nord de la Syrie pour s’attaquer aux kurdes syriens alors qu’ils sont les plus farouches combattants et combattantes contres les terroristes de Daesh.
Ils l’ont fait en payant le prix fort, celui de la vie de milliers de jeunes garçons et filles qui sont tombé-e-s pour également nous protéger, protéger l’Europe et ses institutions de la barbarie de Daesh, ne les trahissons pas.
Le PCF continuera d’apporter son soutien à ce peuple, à ses dirigeants et élu-es. Comme il poursuivra son soutien au peuple palestinien qui vit toujours sous occupation israélienne en contradiction avec les résolution de l’ONU. Il agira pour que se concrétise une réalité, celle de deux peuples, deux Etats.
Aucune atteinte aux droits des peuples à décider de leur avenir, ne peut être acceptée ou tolérée.
Nous sommes solidaire du peuple Vénézuélien qui fait face en ce moment à une tentative de coup d’Etat fomenté par les secteurs les plus à droite du pays et le patronat avec le soutien de Donald Trump. L’objectif visé est de destituer le Président Nicolas Maduro qui tient sa légitimité du suffrage universel.
Nous agirons pour le respect des droits des migrants, ces femmes, hommes et enfants qui pour des raisons économiques, de guerre, de répression, ou climatiques sont contraint de quitter leur pays. Ils le font en utilisant les voies de tous les dangers, des milliers d’entre eux ont pour pierre tombale la Méditerranée. Aucune raison ne peut prévaloir pour refuser leur accueil. Ce ne sont pas eux qui sont un problème pour les Français, mais le capitalisme. La mal vie, le chômage, le recul de l’âge à la retraite, la CSG, ce n’est pas la faute aux migrants.
A celles et ceux qui seraient sensibles aux thèses de la droite et son extrême nous les invitons à réfléchir à ce que représente la vie humaine, il y en aurait-elles de plus précieuses que d’autres ? Est ce que la couleur de peau, les croyances religieuses, la différences culturelles seraient des motifs pour que des êtres humains rejoignent le territoire des ombres ?
Non nous n’acceptons pas cette conception des rapports humains, nous sommes pour la fraternité, la solidarité, la construction de commun avec nos diversités, la est la force d’un peuple et nous croyons à celle du peuple Français.
A toutes et tous, à vos familles et proches, nous vous adressons nos vœux pour une année de brillance et de paix, pour la réussite de vos projets associatifs, de succès dans vos luttes et de belles et heureuses rencontres.
Avant de lever le verre de l’amitié, et pour bien commencer cette nouvelle année, je vous propose de lancer ensemble le site « PCF Marseille15.fr »
C’est simple à retenir et facile d’accès, bienvenue sur notre site.
Bonne année 2019.