Missak Manouchian est entré au Panthéon le 21 février avec Mélinée, sa femme qui a combattu à ses côtés. Avec eux, c’est la mémoire des 22 résistant.es de l’Affiche rouge qui est honorée.  Fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien, ils étaient, Polonais, Espagnols, Italiens, Hongrois, Arméniens, Roumains, Juifs et non juifs, ils avaient choisi de combattre l’occupant nazi, jusqu’à donner leur vie pour le pays qui les a accueillis. Olga Bancic communiste Roumaine, membre du groupe, a été guillotinée le 10 mai 1944 à la prison de Suttgart en Allemagne.

C’est également un hommage aux plus de 75 000 communistes fusillés,morts au combat, ou dans les camps de concentration, qui a valu, à la libération, le nom de « Parti des fusillés »  au Parti Communiste Français.

L’entrée au Panthéons de résistant.es étrangers et communistes est un événement dans notre pays en proie à l’oubli et aux fièvres xénophobes.

Oui, il n’y a pas si longtemps, notre pays a vécu à la première personne l’expérience des extrêmes droites au pouvoir avec Vichy et l’occupation nazie. Oui, face à ce flot d’horreurs, il est des hommes et des femmes qui ont bravé tous les dangers pour que reflue la nuit. Nombreux parmi eux, les communistes ont été jusqu’ici méticuleusement effacés de la mémoire nationale : au Mont-Valérien, là même où la majorité des résistants fusillés étaient communistes, une immense croix de Lorraine gaulliste a été installée par le pouvoir, et jusqu’à l’œuvre récente de Pascal Convert, il n’y avait pas la moindre mention des résistants tombés dès lors qu’ils avaient au cœur cet espoir rouge d’émancipation.

Au Panthéon, la grande famille résistante restait privée de toute sa branche communiste, bien que celle-ci ne fût pas la plus mince aux temps décisifs. (Il est à noter que ces démarches d’exclusion se poursuivent tranquillement jusqu’au sein du service public. Quand France Inter et Philippe Collin veulent honorer les femmes résistantes – démarche si pertinente au demeurant -, ils ne trouvent aucune adhérente du Parti communiste, comme si Marie-Claude Vaillant-Couturier n’était pas digne des ondes nationales, pas plus que Madeleine Riffaud par ailleurs toujours vivante et flamboyante.)

Injustice historique enfin réparée, la panthéonisation du couple Manouchian prend aussi un sens particulièrement important en ce qu’elle témoigne d’une dimension majeure de la nation française – et du meilleur de la nation française – : la place qu’y ont tenue, qu’y tiennent et qu’y tiendront les étrangers, amoureux de notre Grande Révolution et de ses idéaux. C’est un message essentiel à l’heure d’une xénophobie répandue à jet continu et dont les effets délétères se font sentir chaque jour davantage.

C’est ainsi, avec fierté et ambition, que le Parti communiste entend participer à la place qui est la sienne aux commémorations accompagnant la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian.

Dans tout le pays, des initiatives vont se tenir, mettant en avant des figures de résistants étrangers engagés parmi les FTP-MOI. A Marseille, Gardanne, Port de Bouc, Martigues et d’autres villes du 13 les communistes rendront hommage à toutes celles et ceux de différentes nationalités qui, au nom de la liberté et de leur idéal communiste, sont morts pour la France.