Impôt : les vices cachés du prélèvement à la source        

 

                                                                                                                                                                    

Cette réforme est-elle réellement une mesure de simplification ? La question se pose. 

Le gouvernement a beaucoup communiqué sur une simplification du système. L’impôt sera prélevé au moment où le revenu est réalisé. Cela éviterait des situations difficiles de trésorerie pour les contribuables qui n’ont pas anticipé.

C’est l’argument phare utilisé pour rendre acceptable cette « réforme ».

Mais, avons-nous réellement besoin de cette « réforme » pour régler ce problème ?

Le prélèvement automatique mensuel existe cela ne suffit-il pas ?

En réalité l’objectif n’est autre que la déresponsabilisation du citoyen vis-à-vis de l’impôt et de son utilisateur. Comme dans les quinquennats précédents l’impôt est diabolisé et déconnecté  de sa raison d’être.

L’impôt juste et équitable doit permettre à la Nation de disposer des moyens d’organiser la vie de tous ses citoyens. Ecoles, universités, services publics, hôpitaux et services de santé, infrastructures, aménagement du territoire, droits sociaux, recherche… autant de secteurs qu’il finance.

Avec cette nouvelle formule l’impôt à la source sera un élément qui s’ajoutera à la fiche de paye, la rendant encore plus floue pour les contribuables. Les citoyens y gagneront quoi ?

Il y aura toujours une déclaration annuelle des revenus à faire.

Les employeurs seront les nouveaux percepteurs, avec le risque d’une rupture de la confidentialité, et pour l’Etat, un recouvrement tardif ou incomplet comme c’est le cas aujourd’hui avec la TVA.

Les conséquences en seront une perte financière pour le budget de l’Etat, entraînant des réductions des politiques publiques.

Le véritable but semble plutôt être la réduction des fonctionnaires aux finances (en miroir avec le nouveau projet de loi de Macron qui comme Fillon lors de sa campagne souhaitait une baisse drastique des fonctionnaires).

Et que ferons-nous quand ils ne seront plus là ? L’Etat macronien nous imposera une dépendance à des organismes privés, à l’instar du PPP de Gaudin à Marseille, ou des sociétés privées chargées de flasher les automobilistes sur les routes et autoroutes ?

Dans un Etat républicain, la collecte des moyens de fonctionnement du pays ne peut être déléguée au privé.

Alors que la justice fiscale devrait conduire à ce que les revenus du capital et les profits boursiers soient imposés, cette réforme va au contraire permette aux grands groupes capitalistes de s’exonérer de l’impôt.

CETTE REFORME FISCALE VA FAVORISER LA FUSION AVEC LA  » CSG »                                                                                                             

Le prélèvement sur la feuille de paye va faciliter la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. Les cotisations sociales ont déjà été transformées, la CSG, modifiant fondamentalement ainsi le financement de la sécurité sociale : « ce que nous avions dénoncé ».

On parle déjà dans le cadre de la préparation du budget 2019 de fusionner les recettes du budget de l’état et celle de la sécurité sociale.

La mise en place de ces nouveaux mécanismes permettra de faciliter ces transferts. D’autre part, en confiant aux entreprises le soin de collecter l’impôt,  on affaiblira les services fiscaux qui ont aussi d’autres missions telles que la lutte contre la FRAUDE FISCALE.

Si un seul impôt à la source est légitime, c’est bien celui sur les entreprises, qui réduirait la fraude fiscale et autres « optimisations » ou évasions, dont certains sont friands.

Arrêtons de nous laisser leurrer par ces « mesurettes » n’ayant pour seuls objectifs qu’ affaiblir les services publics et de faire des cadeaux au privé – qui comme chacun le sait – ne partage jamais !     

Un état n’assurant plus ses missions primordiales et les délégant au privé est-il encore un Etat ?