Après la prise de parole du Président de la République; déclaration de Jean Marc Coppola

Emmanuel Macron marche à vue en matière de santé publique. Sa gestion de la crise sanitaire est pleine de contradictions entre ce qu’il préconise et l’insuffisance de moyens pour doter les Français de masques, de tests pour dépister massivement, pour trouver un vaccin afin d’éradiquer efficacement le coronavirus…les annonces de ce jour ne sont que des promesses pour après le 11 mai. Il ne dément pas la volonté du Medef et de certains membres du gouvernement, qui préconisent de faire travailler plus pour rattraper les profits perdus, mais il prépare les esprits pour l’ « après » en vantant les efforts de chacun dans le moment présent pour nous appeler à faire d’autres efforts pour l’économie libérale. Il a fallu 4 semaines à Emmanuel Macron pour découvrir que des familles souffrent doublement de la précarité et de l’isolement et que des personnes âgées souffrent de l’absence de présence de leurs familles. Il n’y a ni ratés, ni faiblesses, ni lenteurs, ni procédures inutiles, ce drame sanitaire mondial révèle surtout l’impasse du dogme libéral en matière de santé et de biens communs. Et si nous sommes contraints de subir une crise d’une telle violence c’est que la France paye des années de désengagement de l’Etat en matière de santé publique et de service public. Le discours de circonstance du président de la République afin de poursuivre le confinement et sa compassion ne gomment pas l’absence de solidarité publique compensée par une solidarité populaire. Il faudra plus que des formules maintes fois entendues ( rebâtir, planifier…), la volonté de se remettre en cause, d’avoir des références historiques, pour lutter contre les inégalités sociales et sanitaires devant lesquelles nous n’avons pas tous la même vulnérabilité.

Le peuple est solidaire, pas son gouvernement.